1. 1949 : LES PREMICES

La première association d’entraide parachutiste fut créée en 1949 en Indochine, à HANOÏ, au 3ème Bataillon Colonial de Commandos Parachutistes, alors commandé par le chef d’escadron DECORSE. Celui-ci demanda aux personnels de tous grades de participer à un effort de solidarité par une contribution financière établie au prorata des soldes de chacun. Le but était de venir en aide au personnel en cas d’épreuve. Le montant réglé par les hommes de troupe fut symbolique .

2. 1950 : L’ACTE DE NAISSANCE

En octobre 1950, survient le douloureux épisode de CAO BANG et de la RC4 dans lequel le 3ème BCCP allait pratiquement disparaître tout comme le 1er bataillon étranger parachutiste du commandant SEGRETAIN.
« C’est le long de la Route Coloniale n° 4 que les troupes françaises vont découvrir la puissance de feu et l’habileté manœuvrière des nouveaux régiments mis sur pied en Chine.

Le commandement vietminh décide de reprendre le terrain conquis lors de l’opération « Léa ». Il lance ses troupes à l’assaut de That Khé que le 3ème BCCP doit reprendre de haute lutte en mai 1950 après un saut opérationnel. Quatre mois plus tard, il entreprend une action d’envergure, alors que le commandement français a décidé d’évacuer les postes entre Cao Bang et Langson.
Quatorze bataillons se jettent à l’assaut de Dong Khé. Les colonnes françaises parties du nord et du sud sont assaillies par une multitude de soldats vietminh. Le repli devient un cauchemar. Les magnifiques troupes succombent sous le nombre. Dans le désastre, disparaissent deux des meilleurs bataillons parachutistes d’Indochine : le 1er BEP et le 3ème BCCP. En fin de séjour, ils allaient être rapatriés… » (Histoire des parachutistes français, vol. 1 ; sous la direction de Paul Gajac ; Bureau de production littéraire ; 1975).

 

Le 10 novembre 1950, était diffusé le premier procès verbal de la réunion de la Commission de gestion d’entraide du 3ème BCCP. Sous la présidence du chef d’escadron DECORSE, la commission était composée des capitaines QUERARD et MOLLO, des adjudants-chefs QUERE et LE TERTRE, de l’adjudant AUBERT et du parachutiste DUART. La gestion du compte était assurée par le capitaine QUERARD qui pouvait disposer des fonds après avis des membres de la commission, qui étaient tous rapatriables.
Ce premier procès verbal de ce qui allait devenir l’Entraide Parachutiste a été rédigé au SP 72 968. L’avoir en caisse était alors de 2 462 136 francs. La commission décidait :
– d’expédier 297 136 francs aux enfants des tués et des disparus et aux blessés graves du Groupement, comme cadeau de Noël et du jour de l’An.
– de verser 2 135 000 francs, en France, sur le compte 787/24 de Toulouse, pour venir en aide aux familles des disparus et aux militaires nécessiteux ayant appartenu au 3° GCCP dissous.

Relisons sur cet épisode le témoignage du colonel MOLLO, lors de la célébration du cinquantenaire de l’entraide, en mars 2001 :

« Après la disparition du Bataillon dans les combats de la RC4, les sommes recueillies furent utilisées principalement au bénéfice des rescapés et des familles des disparus, et c’est ainsi que fut réparti le reliquat par mes soins et QUERARD, en 1951-52, à notre retour en France.

Il revient au Père JEGO, aumônier général des parachutistes de développer une action humanitaire d’ensemble. En place à Paris, à l’Antenne des TAP, soutenue par moi-même et le lieutenant GUILLEMINOT, cette action s’exerça d’abord par des prises de contact auprès des blessés dans les hôpitaux de la région militaire. Les moyens financiers étaient limités. Un effort fut surtout réalisé dans la recherche de renseignements sur les disparus et prisonniers, à la suite des combats de la RC4. Un fichier fut établi. Il existait encore en 1957-58 au Commandement des TAP à Paris et était tenu par le Père JANDEL. »
Sous la pression des évènements de la RC4 d’octobre 1950, l’initiative du 3° BCCP a été prolongée et amplifiée au niveau de l’ensemble des TAP par le commandant MOLLO et le Père JEGO. Par son rayonnement et sa foi, ce dernier joua un rôle essentiel.
Les survivants du 3ème bataillon colonial de commandos parachutistes et leurs camarades du 1er bataillon étranger de parachutistes avaient fait le serment de ne pas abandonner à leur détresse les familles de ceux qui étaient tombés à CAO BANG.
Depuis, chaque parachutiste est en partie dépositaire de ce serment. C’est leur héritage que l’Entraide s’attache à faire fructifier et à transmettre aux plus jeunes des nôtres.